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LIQUIDITÉ de L’ACTION SCP et BOURSE INTERNE

Lettre des actionnaires de Janvier 2021 – Réponse au chapitre: « Bourse Interne »

Les actionnaires de la Société Centrale Prevoir (SCP) ont reçu la semaine dernière une lettre aux actionnaires couvrant les trois thèmes qui sont à l’agenda du club des actionnaires du mardi 19 Janvier. Un des thèmes qui doit enfin être abordé mardi fait suite à la demande d’un nombre important d’actionnaires lors de l’assemblée de Juin 2019: comment améliorer la liquidité des titres en permettant aux actionnaires vendeurs ou acquéreurs de rentrer directement en contact ?

La direction de la Société Centrale Prévoir a demandé à un juriste spécialisé en fusions-acquisitions de se prononcer sur une idée évoquée lors de notre assemblée générale de juin 2019, la création d'une bourse interne, en remplacement ou en complément de la liquidité apportée par la SARGEP dans des conditions qui appellent débat et investigation. L’article, en copie ci-joint, ne définit pas précisément ce que serait cette bourse interne et se borne à parler d'une plateforme électronique permettant de passer des ordres d'achat ou de vente. Il en conclut quand même, conformément à sa mission, qu'elle constituerait une violation du Code monétaire et financier sauf à ce que la société adopte des procédures contraignantes et, selon lui, contraires à sa vocation de société familiale.

Il est bien dommage que la direction générale de la société centrale Prévoir ne lui ait pas donné les explications nécessaires, et l'ait laissé ainsi se fourvoyer. D’autant que les consultations d’avocats coûtent très cher.

L’article omet de préciser les points suivants :
- La SCP compte plus de 1500 actionnaire, autant de profils très divers
- Le pacte Angot ne représente qu’un peu plus de 49% du capital ; un nombre non négligeable d’actionnaires familiaux signataires du Pacte réclame légitimement une plus grande transparence, a exigé et obtenu récemment la suppression de la décote de 10% que subissaient les actions logées dans ce pacte;
- La SARGEP, filiale à près de 100% du groupe SCP, et signataire du pacte Angot, agit en dernier ressort et de ce fait fixe le prix et assure la liquidité des titres de la SCP ;
- Le service actionnaires sert de « filtre » mais personne n’a connaissance des offres et des ventes des actions ni comment le prix est constitué ; Jamais l’acheteur et le vendeur ne se parlent en direct et les noms ne sont connus que lors de la signature des ordres de mouvement;
- Des exemples récents et documentés montrent que ce système a trouvé toutes ses limites et qu’il n’est pas juste.

Reprenons les arguments de l’avocat consulté par la SCP. Il n'est pas exact de dire que la bourse interne que nous souhaitons serait un "service d'investissement réglementé » ("Réception et transmission d'ordres" ou "Exécution d'ordres"), trop coûteux à mettre en place pour la société.
Ce que nous demandons est un service réservé aux actionnaires actuels, et non pas un service payant proposé à des tiers, clients extérieurs, comme les professionnels de la finance peuvent le proposer. Ce point n'est pas du tout pris en compte dans l'article publié dans la Lettre aux actionnaires. Ce que nous voulons est mettre fin à un fonctionnement opaque.

Il ne s'agirait pas d'une plateforme de passation d'ordres d'achat ou de vente, mais d'un mécanisme qui assurerait la parfaite information des actionnaires sur les intentions d'achat et de vente, et sur les transactions réalisées. Le service actionnaire écrit directement aux représentants du pacte Angot quand des actions au sein de ce pacte sont à vendre. Il pourrait en faire de même auprès de tous les actionnaires qui le souhaitent pour les actions qui ne sont pas dans le pacte.

Est également omis le fait que la société ne serait pas impliquée dans l'opération de transfert de propriété des actions, se bornant à faciliter la rencontre des intentions d'acheter et des intentions de vente. Assurer la transparence de l'information dans un groupe d'actionnaires déjà constitué n'entre tout simplement pas dans le champ des "services d'investissement" réglementés.

Que le service Titres de la société, enfin, enregistre les transactions réalisées entre actionnaires, comme dans toute société de ce type, ne la transforme pas pour autant en "prestataire de services d'investissement », activité règlementée.

Quant au risque que la bourse interne fasse entrer la société centrale Prévoir dans le régime juridique effectivement contraignant des "offres au public" assujetties à prospectus, il est parfaitement déplacé, au moins parce que la société ne réalisera elle-même aucune offre au public, et surtout parce que toute offre de la part d'un associé sera réservée exclusivement aux autres associés et pour une raison simple qui tient aux statuts de la SCP qui contient un droit d’agrément.

Le projet de bourse interne suppose une réflexion juridique et financiere sérieuse. Nous sommes prêts à y contribuer. A lire l'article paru, on se rend compte que tout reste à faire !

Souhaitons que la direction générale consacre à ce projet l'attention qu'il mérite, au lieu d'essayer de dissuader tout progrès avec des arguments de circonstances.

En ce qui concerne le prix de l’action chacun peut se rapporter à l’analyse rigoureuse sur la valorisation du groupe postée sur ce blog. Chacun peut également juger de l’opportunité d’utiliser la SARGEP pour assurer une liquidité en prenant comme référence les fonds propres consolidés du groupe (figurant dans le rapport d’activité de la SCP publié chaque année). Cela correspondait à un prix de 115 euros par action à fin 2019. Les actionnaires qui restent seraient « relués », ceux qui sortent abandonneraient certes une grande partie de la valeur mais seraient beaucoup moins spoliés qu’à l’heure actuelle.

Il est écrit dans les conclusions de l’article que « la direction du groupe aurait pour responsabilité première d’assurer la transmission familiale de la société dans le cadre de son développement » C’est une allégation pour le moins contestable. La mission première de la direction est de développer cette entreprise de manière rentable et de le faire avec un plan stratégique clair, chiffré, et partagé avec les actionnaires, en informant des succès dans d’exécution de ce plan sans omettre les échecs. L’objectif de transmission patrimoniale concerne chaque actionnaire : chacun est juge de ce qu’il souhaite transmettre, chacun peut disposer de son capital comme il l’entend.

Pour retrouver une dynamique, il faut sans doute mobiliser les actionnaires autrement que sur le principe d’une « rente» de surcroît héritée, mais en exprimant clairement la valeur intrinsèque de cette entreprise, les chances qu’elle a de se développer de manière rentable. Pour que nous, actionnaires, choisissions de transmettre ce patrimoine, encore faut-il que nous connaissions la valeur de ce que nous avons.

Les Associés Prévoir

Juan Buis16 Comments